Association Rèpublicaine Irunaise
"Nicolás Guerendiain"
La défense des valeurs républicaines et la récupération de la mémoire historique

Abertzales dans la Prison de Province d'Huelva (1936-1939)

L'éditoriale Facediciones vient de publier le travail de recherche intitulé 'Basques dans la Prison de Province d'Huelva (1936-1939)', des historiens Juan José Antequera Luengo et Juan José Luengo Jiménez, dans l'essai de révéler toute l'information tirée des documents qui ont appartenu à l'ancienne prison d'Huelva.

Beaucoup en provenance de la Colonie Pénitentiaire d'El Dueso (Santoña) ou de la Centrale d'El Puerto de Santa María (Cádiz) et transférés plus  tard, dans bien de cas, à cette dernière, à la Prison de Province de Vitoria, au pénitencier de San Simón (Vigo), pour accomplir des condamnations pour rébellion et aide à la rébellion, et pas mal aussi à disposition du Haut Commissaire d'Espagne au Maroc (Ceuta), ou à Almeria, pour travailler comme esclaves, ainsi qu'aux prisons madrilènes de Duque de Sexto (ateliers de Rolaco) y d'Alcalá de Henares (ateliers pénitenciers), tout au long de la guerre civile et surtout en 1938, des importants contingents de basques furent internés dans la Prison de Province d'Huelva dans l'essai franquiste, généralisé pour les prisonniers politiques dans tout le territoire national, de les éloigner de leurs villages et de leurs familles, et donc, de toute possibilité de secours extérieur. Seul un prisonnier d'origine basque, mais voisin d'Huelva, Arce Celayarán, ne faisait pas partie de cet ensemble de prisonniers, si bien  il a été transféré comme eux à un autre centre de réclusion, puisque celui d'Huelva n'était qu'une prison intermédiaire entre les lieux de détention et les colonies pénitentiaires. Cela ne veut pas dire pour autant que leurs séjours étaient inférieurs à un an dans l'établissement d'Huelva. Selon leurs noms, du A au C, (sauf le prisonnier Ituarte), on peut supposer qu'ils ont dû être déplacés  à celle-ci suivant un certain critère alphabétique.

Dans l'Archive Historique Provincial d'Huelva on ne conserve pas tous les dossiers carcéraux de l'ancienne prison, parce qu'une grande partie des documents, entassés dans une salle inadéquate, ont été détériorés par l'humidité, même par la pluie, et pas mal d'entre eux ont été détruits par les rongeurs et les insectes, ce qui rend compte de la nulle attention prêtée à ce genre de documents. Malgré tout, ceux qui ont pu être conservés permettent de se faire une idée du volume de prisonniers abertzales qui ont séjourné dans cette prison dans l'extrême sud-ouest péninsulaire, tellement éloignée des terres basques et dont les conditions insalubres, l'entassement et le manque de ressources, ont provoqué un taux de mortalité très élevé parmi les prisonniers plus faibles ou qui arrivaient déjà malades. Quelques-uns ont aussi souffert des accidents, comme par exemple la chute dans la douche de Cendoya Lasa, avec une  "possible fracture dans la base du crâne". Parmi les décédés figurent Aurrecoechea Unzueta, à cause d'une "cachexie par néoplasie"  et  Basterra Olano, dû à une tuberculose pulmonaire.

Le travail de recherche rend compte aussi des dossiers carcéraux appartenant entre autres à : Pedro Aldama Echarandio, San Julián de Múzquiz (Bizkaia); Fernando Aldama Ugarte, Larumbre (Araba); José Luis Algorri Villanueva, San Julián de Múzquiz (Bizkaia), Antonio Alonso Para, né à Gallarta (Bizkaia), domicilié à Abanto Zierbena (Bizkaia); Juan Altuna Ubillos, Tolosa (Gipuzkoa); Bonifacio Alzaa Bilbao, Arbacegui (Bizkaia); José Luis Amezua Nazabal, Azpeitia (Gipuzkoa); Francisco Aparicio Martín, Sestao (Bizkaia); Marcelino Aranaga Murga, Bilbo (Bizkaia); José María Aranzasti Echevarría, Irun (Gipuzkoa); Eduardo Arce Celayarán, né à Durango (Bizkaia), domicilié à Huelva; Francisco Arregui Borda, né à Donostia (Gipuzkoa), domicilié à Amorebieta (Bizkaia); Cándido Arrieta Llona, Guecho (Bizkaia); Juan Arruti Ariztimuño, né à Beasain (Gipuzkoa), domicilié à Tolosa (Gipuzkoa); Ignacio Arzamendi Larrañaga, Donostia (Gipuzkoa); Julián Asencio Orueta, né à  Arrigorriaga (Bizkaia), domicilié à Tolosa (Gipuzkoa); Martín Aurrecoechea Unzueta, Lujua (Bizkaia); Jesús Ayerbe Aizpuru, Azpeitia (Gipuzkoa); Pedro Ayo Arri, né à Getxo (Bizkaia), domicilié à Sopelana (Bizkaia); Juan Azcárate Basauri, Elgueta (Gipuzkoa); Agapito Azconaga Galdós, Eibar (Gipuzkoa); Juan Azconaga (también Azcunaga) Goicolea, né à Abadiño (Bizkaia), domicilié à Bilbo (Bizkaia); Lorenzo Azurmendi Bidaola, né à Donostia (Gipuzkoa), domicilié à Tolosa (Gipuzkoa); Lorenzo (aussi José Antonio) Azurmendi Zabala, Hernani (Gipuzkoa); Juan Badiola Larrinaga, Bilbo (Bizkaia); Cosme Bárcena Hernández, Zalla (Bizkaia), membre de l'UGT, travaillait dans les usines d'Aranguren "avec la finalité de prêter son appui à la cause rouge séparatiste", «réalisant... des travaux de fortification"; Saturnino Barona Mendía, Baracaldo (Bizkaia); Juan Barrio Urrutia, Irun (Gipuzkoa); Ignacio Basterra Olano, Ubidea (Bizkaia), «président du conseil municipal du Parti Nationaliste Basque d'Ubidea. Il repartit les armes qui lui furent remise pour  ce faire parmi les affiliés et organisa les gardes de l'ordre public"; Manuel Basterrechea Goicoechea, Arbácegui-Guerricaiz (Bizkaia); Eustaquio Beascoechea Oliden, Yurre (Bizkaia); Julio Belacurtu Artucha, Mañaria (Bizkaia); José Luis Benes Orta, Bilbo (Bizkaia); Cándido Bilbao Aizpurúa, Yurre (Bizkaia); Gerardo Bilbao Llona, Berriz (Bizkaia); Marcelino Bringas Bringas, Arceniega (Bizkaia); Prudencio Briñas Ibáñez, Cuartango (Araba); Rufino Calero Derteano, Gernika (Bizkaia); Gerardo Cano Alcalde, Sestao (Bizkaia); Felipe Cartón Gárate, Donostia (Gipuzkoa); Óscar Castro Ochandiano, Sestao (Bizkaia); Marcos Cendoya Lasa, né à Zumaia (Gipuzkoa), domicilié à Zarautz (Gipuzkoa); Cosme Cubas Bilbao, Bilbo (Bizkaia) et José Ituarte Esnaola, Mutriko (Gipuzkoa).

De même, de façon directe ou indirecte, figurent d'autres prisonniers, bien des personnes qui accompagnaient ceux qui allaient rentrer dans la prison (dont on conserve les dossiers) ou des compagnons d'infortune dans les conseils de guerre. Parmi ces derniers on peut citer: Vicente Abralde Álvarez, Francisco Aguirre Abasolo, Ricardo Aguirre Landarte, Antonio Aizaguirre Epelde (condamné à la peine de mort, "volontaire dans les milices rouges... qui s'adonna à arrêter les travaux, muni d'un pistolet et à la tête d'un groupe de treize rouges, prit d'assaut la caserne de la Garde Civile, désarmant les gardes qui s'y trouvaient, et les envoyant à prison, ayant été assassiné peu de temps après le capitaine du poste de Donostia. Il s'adonna aussi à la détention de personnes de la droite, à faire des registres et de fouilles dans les domiciles et réalisa le service d'armes en première ligne de combat et à Zarautz ainsi que la surveillance des détenus auxquels il menaçait"), Manuel Álvarez Aldazábal, Bonifacio Alzas Bilbo, Marcelino Arizmendi Aizpuru, Bernardino Arratibal Surutúzar, Aniceto Arrizabalaga Ajuriagojeascoa, Víctor Asensio Orueta («socialiste remarquable, volontaire armé, il intervint dans les événements d'octobre 1934, aussi avec des armes»), Julián Azcarregui Elorrieta, Vicente Azcunaga Goicolea, Francisco Barbella Astobízar, Victoriano Barrotieta Cueto, Armando Basilio Fernández, Juan Bellido Franco, Eugenio Berridi Urdampilleta, Juan Berrio Urrutia, Teodoro Bilbo Zárraga, Benjamín Bueno Fernández, José Calderón Fernández, Lázaro Cascajales Borrego («membre de la CNT. Volontaire avec les rouges, propagandiste. Il intervint dans les événements de 1934»), Remigio Cervera Fernández, José Cortabitarte Cartón, Saturnino Corral Encinillas, Raimundo Díez Ruiz, Pedro Garrido García, Emiliano González Calle («socialiste remarquable, il intervint avec des armes pendant la domination rouge, aussi en octobre 1934»), Rafael Hernández Hernández, Felipe Ibarra Gárate («sympathisant de gauche, il s'offrit volontairement comme menuisier pour démonter les meubles des registres et des pillages effectués par les miliciens de la ville de Durango»), Eugenio Jauristi Mendizábal («rouge séparatiste, qui prêta son service de volontaire dans l'armée rouge. Il interdit l'entrée des ouvriers dans l'usine de la localité au début du Mouvement. Il monta la garde, fit des registres et des réquisitions et participa dans la détention de personnes de la droite), Ángel Jayo Campauaga («nationaliste exalté et propagandiste de ses idées»), Cayo Jiménez Matute, Santos Marín Díaz, Raimundo Martínez Alcaraz, Teófilo Martínez Alcaraz («membre de la CNT, ayant été l'un de ceux qui prirent d'assaut l'usine de bombes de Garay. Il fut volontaire dans les milices rouges»), Lorenzo Miquelerena Quintana («d'idéologie de gauche, membre de la CNT. Grand agitateur. Il fit part de l'armée rouge comme révolutionnaire»), Diego Morano Rodríguez, Ángel Navarro Lizarralde («socialiste, il participa dans les manifestations révolutionnaires dans le village d'Alsasua; il forma part des groupes qui essayaient de résister les forces nationales et du dit village il passa aux rangs rouges»), Faustino Oronoz Amigot («membre de la CNT depuis 1933. Dès le premier jour du Mouvement National il surveilla les routes. Il fut jugé pour sa participation dans les événements révolutionnaires de 1934. Il fut secrétaire de la CNT,  ayant démontré une bonne conduite»), Ángel Prada Portillo («d'idéologie extrémiste, volontaire dans l'armée rouge, violations des droits et insultes aux éléments de la droite. Il monta la garde dans les routes»), Miguel Reyes Delgado, Cándido Rojo Villarreal («membre du Parti Socialiste, grand propagandiste du mouvement révolutionnaire de l'un des bataillons de la CNT»), José María Salazar Bengoa («d'idéologie nationaliste basque, trésorier depuis 1931 du Batzoki, qui fonctionnait dans la ville de Durango, dans l'association duquel on faisait de la politique séparatiste»), Felipe Sangrador Gómez («officier du Parti Nationaliste, étant l'un des meneurs et l'un des premiers qui prirent d'assaut l'usine de Garay»), Antonio Tascón Ortega et Juan Urruti Aristimuño.